Guerre ouverte contre Google
Après un an et demi de négociations houleuses, Microsoft et Yahoo! sont parvenus à s'entendre pour concurrencer le géant Google sur le lucratif terrain de la recherche en ligne.
Pour en savoir plus
Leur partenariat d'une durée de 10 ans, annoncé mercredi, survient après l'échec du rachat de Yahoo! par Microsoft l'an dernier pour 47,5 milliards de dollars américains. Les deux groupes demeureront indépendants mais combineront leurs forces en recherche et en vente de publicité.
«Cette transaction va créer un nouveau concurrent majeur en recherche», a déclaré Carol Bartz, chef de la direction de Yahoo!, pendant une conférence téléphonique.
Google s'est imposé au cours des dernières années comme le leader incontesté du web. Le mastodonte de Silicon Valley détient 65% du marché de la recherche en ligne aux États-Unis, comparativement à 20% pour Yahoo! et à 8% pour Microsoft avec son moteur Bing, selon la firme ComScore.
La nouvelle entité ne détrônera pas Google du jour au lendemain. Mais elle sera dotée d'une force de frappe beaucoup plus considérable pour la vente de publicité en ligne, le nerf de la guerre des portails internet.
Les annonceurs ont dépensé 51,6 milliards de dollars américains sur le web l'an dernier dans le monde, et ils devraient investir 10% de plus cette année, selon la firme d'analyse ZenithOptimedia. La puissante technologie de Microsoft pour la recherche de mots-clés, couplée à l'imposante équipe de vente de Yahoo!, permettra de créer un moteur beaucoup plus efficace et lucratif, croient les dirigeants des deux groupes.
Malgré ses bénéfices potentiels, la transaction n'a pas fait le bonheur des actionnaires de Yahoo!, loin de là. L'action a perdu 12% mercredi sur le NASDAQ pour clôturer à 15,14 $US. «Cette entente est une très grande déception», a indiqué l'analyste Clayton Moran, de la firme Benchmark Co.'s, en entrevue à Bloomberg.
Le titre de Yahoo! s'était apprécié de 41% depuis le début de l'année, alors que des rumeurs de rachat continuaient à flotter sur l'entreprise. Sa chute de mercredi est la plus abrupte en une séance depuis novembre dernier.
Les actionnaires déplorent que la transaction ne contienne aucun paiement en argent, eux qui songent toujours avec nostalgie aux 47,5 milliards offerts l'an dernier par Microsoft. Certains s'attendaient à une somme qui aurait pu atteindre 3 milliards.
La nouvelle alliance fera plutôt grimper de 500 millions le chiffre d'affaires annuel de Yahoo!, en plus de réduire ses coûts d'exploitation de 200 millions. Résultat des économies d'échelle, des mises à pied sont aussi à prévoir chez les ingénieurs de Yahoo!, a indiqué la présidente, Carol Bartz, sans préciser de chiffres. L'entreprise a déjà réduit ses effectifs à plusieurs reprises depuis un an.
Écueils réglementaires
L'implantation du partenariat Microsoft-Yahoo! prendra jusqu'à 24 mois, a-t-on annoncé mercredi. Mais au-delà des nombreuses questions techniques à régler, la transaction pourrait aussi se heurter à des écueils sur le plan réglementaire.
Le sénateur démocrate du Wisconsin, Herb Kohl, qui dirige le comité antitrust au Sénat des États-Unis, a déclaré à Bloomberg que la transaction nécessitait un «examen minutieux». Il craint qu'une telle alliance puisse «décourager l'innovation», cruciale dans l'industrie des hautes technologies.
Steve Ballmer, chef de la direction de Microsoft, a au contraire exprimé la conviction que le partenariat allait stimuler davantage l'innovation. Il en a profité pour vanter les vertus de son nouveau moteur de recherche, Bing, salué par les analystes à son lancement en juin dernier. «Cette entente nous donne l'échelle et les ressources nécessaires pour créer l'avenir de la recherche», a déclaré M. Ballmer.
L'alliance entre Microsoft et Yahoo!, assez complexe, exclut plusieurs produits et marques de commerce lancés au fil des ans par les deux sociétés. Elles continueront par exemple de se «concurrencer vigoureusement» dans les secteurs du courriel et de la messagerie instantanée, ont indiqué les groupes dans un communiqué.
Les deux entreprises espèrent obtenir le feu vert des autorités réglementaires américaines au début de 2010, après quoi le véritable travail d'intégration pourra commencer.
Le titre de Microsoft a légèrement profité de l'annonce de mercredi, clôturant en hausse de 1,4%, à 23,80 $US, à la Bourse NASDAQ. L'action de Google - dont la domination pourrait être amoindrie - est pour sa part demeurée presque inchangée. Il a terminé la journée à 436,24 $US, en baisse de 0,8%.
Source: http://technaute.cyberpresse.ca[/SIZE]
Après un an et demi de négociations houleuses, Microsoft et Yahoo! sont parvenus à s'entendre pour concurrencer le géant Google sur le lucratif terrain de la recherche en ligne.
Pour en savoir plus
Leur partenariat d'une durée de 10 ans, annoncé mercredi, survient après l'échec du rachat de Yahoo! par Microsoft l'an dernier pour 47,5 milliards de dollars américains. Les deux groupes demeureront indépendants mais combineront leurs forces en recherche et en vente de publicité.
«Cette transaction va créer un nouveau concurrent majeur en recherche», a déclaré Carol Bartz, chef de la direction de Yahoo!, pendant une conférence téléphonique.
Google s'est imposé au cours des dernières années comme le leader incontesté du web. Le mastodonte de Silicon Valley détient 65% du marché de la recherche en ligne aux États-Unis, comparativement à 20% pour Yahoo! et à 8% pour Microsoft avec son moteur Bing, selon la firme ComScore.
La nouvelle entité ne détrônera pas Google du jour au lendemain. Mais elle sera dotée d'une force de frappe beaucoup plus considérable pour la vente de publicité en ligne, le nerf de la guerre des portails internet.
Les annonceurs ont dépensé 51,6 milliards de dollars américains sur le web l'an dernier dans le monde, et ils devraient investir 10% de plus cette année, selon la firme d'analyse ZenithOptimedia. La puissante technologie de Microsoft pour la recherche de mots-clés, couplée à l'imposante équipe de vente de Yahoo!, permettra de créer un moteur beaucoup plus efficace et lucratif, croient les dirigeants des deux groupes.
Malgré ses bénéfices potentiels, la transaction n'a pas fait le bonheur des actionnaires de Yahoo!, loin de là. L'action a perdu 12% mercredi sur le NASDAQ pour clôturer à 15,14 $US. «Cette entente est une très grande déception», a indiqué l'analyste Clayton Moran, de la firme Benchmark Co.'s, en entrevue à Bloomberg.
Le titre de Yahoo! s'était apprécié de 41% depuis le début de l'année, alors que des rumeurs de rachat continuaient à flotter sur l'entreprise. Sa chute de mercredi est la plus abrupte en une séance depuis novembre dernier.
Les actionnaires déplorent que la transaction ne contienne aucun paiement en argent, eux qui songent toujours avec nostalgie aux 47,5 milliards offerts l'an dernier par Microsoft. Certains s'attendaient à une somme qui aurait pu atteindre 3 milliards.
La nouvelle alliance fera plutôt grimper de 500 millions le chiffre d'affaires annuel de Yahoo!, en plus de réduire ses coûts d'exploitation de 200 millions. Résultat des économies d'échelle, des mises à pied sont aussi à prévoir chez les ingénieurs de Yahoo!, a indiqué la présidente, Carol Bartz, sans préciser de chiffres. L'entreprise a déjà réduit ses effectifs à plusieurs reprises depuis un an.
Écueils réglementaires
L'implantation du partenariat Microsoft-Yahoo! prendra jusqu'à 24 mois, a-t-on annoncé mercredi. Mais au-delà des nombreuses questions techniques à régler, la transaction pourrait aussi se heurter à des écueils sur le plan réglementaire.
Le sénateur démocrate du Wisconsin, Herb Kohl, qui dirige le comité antitrust au Sénat des États-Unis, a déclaré à Bloomberg que la transaction nécessitait un «examen minutieux». Il craint qu'une telle alliance puisse «décourager l'innovation», cruciale dans l'industrie des hautes technologies.
Steve Ballmer, chef de la direction de Microsoft, a au contraire exprimé la conviction que le partenariat allait stimuler davantage l'innovation. Il en a profité pour vanter les vertus de son nouveau moteur de recherche, Bing, salué par les analystes à son lancement en juin dernier. «Cette entente nous donne l'échelle et les ressources nécessaires pour créer l'avenir de la recherche», a déclaré M. Ballmer.
L'alliance entre Microsoft et Yahoo!, assez complexe, exclut plusieurs produits et marques de commerce lancés au fil des ans par les deux sociétés. Elles continueront par exemple de se «concurrencer vigoureusement» dans les secteurs du courriel et de la messagerie instantanée, ont indiqué les groupes dans un communiqué.
Les deux entreprises espèrent obtenir le feu vert des autorités réglementaires américaines au début de 2010, après quoi le véritable travail d'intégration pourra commencer.
Le titre de Microsoft a légèrement profité de l'annonce de mercredi, clôturant en hausse de 1,4%, à 23,80 $US, à la Bourse NASDAQ. L'action de Google - dont la domination pourrait être amoindrie - est pour sa part demeurée presque inchangée. Il a terminé la journée à 436,24 $US, en baisse de 0,8%.
Source: http://technaute.cyberpresse.ca[/SIZE]
Dernière édition par un modérateur: